
Des nuages menaçants sur le Parlement grec / Thanassis Stavrakis/AP/SIPA
MYEUROP
08.02.2012
Les grèves générales, comme hier encore, se succèdent en Grèce. Le gouvernement multiplie les mesures d'austérité à la demande de ses créanciers qui perdent patience… comme les Grecs. Car les vraies réformes restent à faire.
"C’en est trop. La limite est dépassée". Hier, lors de la première grève générale de l’année, l’exaspération des Grecs s’est à nouveau manifestée pour dire non aux mesures d’austérité que veulent leur imposer le gouvernement d’union nationale, sous la pression des créanciers publics et privés (FMI et UE, Banques, fonds d’assurances).
Ils ont défilé sous une pluie torrentielle, dans une Athènes défigurée par des torrents d’eau boueuse, comme une métaphore de l’image du pays. Les rues ont été construites sans système d’évacuation d’eau, engendrant d'inéluctables inondations à la moindre averse. D’habitude le soleil vient vite sécher tout cela, mais en ce moment, le froid polaire règne.
Pour trouver l’argent nécessaire au remboursement de la dette et recevoir les 130 milliards de prêt en mars prochain, les Grecs sont sommés de renoncer à tout: salaire minimum rabaissé à 650 euros (480 nets par mois), conventions collectives abolies, retraites complémentaires rognées …
La colère des Grecs est dirigée aussi contre l’incapacité de leurs dirigeants politiques à mener à bien des réformes pour relancer l’économie du pays, en voie de paupérisation croissante:
La situation a effectivement atteint ses limites.
Autre exemple, avec l’augmentation exponentielle du prix du fuel, les Grecs se sont remis au poêle à bois, entraînant des coupes sauvages dans les forêts.
Devant l’augmentation de la vignette et du prix de l’essence (près de 2 €), de nombreux automobilistes ont rendu leurs plaques d’immatriculation. Et on voit de plus en plus de voitures abandonnées dans les champs. Pour ne pas parler des écoles désormais sans chauffage, des hôpitaux sans gaze ni pansements, des sans-abri de plus en plus nombreux.
Plus encore que les difficultés de la crise, ce qui mine les Grecs, c’est cette incertitude, distillée au compte-gouttes par l’annonce quasi quotidienne de nouvelles mesures dont ils ne perçoivent jamais l’efficacité : quid de la réforme fiscale, quid de la lutte contre la corruption, quid de l’imposition de l’Eglise?
Le hiatus est grandissant entre la souffrance d’une société en voie de paupérisation brutale et l’autisme des élites dirigeantes. Ayant l’impression d’avoir fait des sacrifices en pure perte, les Grecs croient de moins en moins aux discours incantatoires ou aux leçons de management venues de l’étranger.
Même si un accord est finalement trouvé au niveau européen avant l'échéance du 20 février, date à laquelle la Grèce devrait rembourser 14,5 milliards, ce qui sauverait la Grèce sur le papier, le gouvernement grec va devoir face les prochaines semaines à une grave crise de confiance qui risque de mettre à mal tous les plans de sauvetage.
Ils ont défilé sous une pluie torrentielle, dans une Athènes défigurée par des torrents d’eau boueuse, comme une métaphore de l’image du pays. Les rues ont été construites sans système d’évacuation d’eau, engendrant d'inéluctables inondations à la moindre averse. D’habitude le soleil vient vite sécher tout cela, mais en ce moment, le froid polaire règne.
Paupérisation générale
Après des semaines interminables de négociations entre partenaires sociaux, le premier ministre Loukas Papadimos venait d'annoncer un énième plan de rigueur, encore plus dur que les précédents, qui avaient pourtant laissé toutes les forces vives du pays exsangues.Pour trouver l’argent nécessaire au remboursement de la dette et recevoir les 130 milliards de prêt en mars prochain, les Grecs sont sommés de renoncer à tout: salaire minimum rabaissé à 650 euros (480 nets par mois), conventions collectives abolies, retraites complémentaires rognées …
La colère des Grecs est dirigée aussi contre l’incapacité de leurs dirigeants politiques à mener à bien des réformes pour relancer l’économie du pays, en voie de paupérisation croissante:
Désormais, un jeune sur 2 et une femme sur 3 sont au chômage, 12 % de nos concitoyens vivent avec zéro revenu et 50% sont sous le seuil de pauvreté"a rappelé Panagiotis Tsaraboulidis, président des employés municipaux de Thessalonique, où avait lieu également une grande manifestation.
La situation a effectivement atteint ses limites.
Soit c’est eux qui sautent, soit c’est nous"disait, dans le cortège, Yorgos, plombier à Athènes. Tandis que Costas, employé de banque, se lamentait de voir le pays "qui s’enfonce" parce qu’il est "gouverné par des voyous".
Bons d'alimentation
Cette nouvelle pauvreté se voit au quotidien. Il aura fallu que des enfants s’évanouissent car ils avaient l’estomac vide dans les salles de classe de la banlieue d’Athènes, pour que le ministère de l’éducation prenne la mesure de la situation et distribue des bons d’alimentation.Autre exemple, avec l’augmentation exponentielle du prix du fuel, les Grecs se sont remis au poêle à bois, entraînant des coupes sauvages dans les forêts.
Devant l’augmentation de la vignette et du prix de l’essence (près de 2 €), de nombreux automobilistes ont rendu leurs plaques d’immatriculation. Et on voit de plus en plus de voitures abandonnées dans les champs. Pour ne pas parler des écoles désormais sans chauffage, des hôpitaux sans gaze ni pansements, des sans-abri de plus en plus nombreux.
Minés par l'incertitude permanente
Pendant ce temps, le Premier ministre, Lucas Papademos, tente de trouver rapidement un accord politique avec les trois partis de sa coalition gouvernementale pour qu'ils acceptent de mettre en œuvre les mesures demandées par la troïka des créanciers, qui menace de couper les vivres.Plus encore que les difficultés de la crise, ce qui mine les Grecs, c’est cette incertitude, distillée au compte-gouttes par l’annonce quasi quotidienne de nouvelles mesures dont ils ne perçoivent jamais l’efficacité : quid de la réforme fiscale, quid de la lutte contre la corruption, quid de l’imposition de l’Eglise?
Le hiatus est grandissant entre la souffrance d’une société en voie de paupérisation brutale et l’autisme des élites dirigeantes. Ayant l’impression d’avoir fait des sacrifices en pure perte, les Grecs croient de moins en moins aux discours incantatoires ou aux leçons de management venues de l’étranger.
Même si un accord est finalement trouvé au niveau européen avant l'échéance du 20 février, date à laquelle la Grèce devrait rembourser 14,5 milliards, ce qui sauverait la Grèce sur le papier, le gouvernement grec va devoir face les prochaines semaines à une grave crise de confiance qui risque de mettre à mal tous les plans de sauvetage.
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